Quand la bibliothèque vous tombe sur la tête. [Janies & Antown]

EVY&DJAZ

Janies soupira. Soupira de désespoir, d'agacement, de rage. Elle relisait la même phrase de son manuel de Métamorphose, « Manuel de Métamorphose avancée » pour la cinquantième fois au moins. D'habitude, elle aimait relativement bien la Métamorphose, malgré la froideur de son professeur, Monsieur Summers, mais en ce miraculeux samedi ensoleillé de septembre, elle aurait de loin préféré être dehors avec un ou plusieurs de ses amis; Elizabeth, Yoann, Yaân, July ou, plus simple encore, son frère Thimoté, par exemple. Mais non, à la place, elle était confinée à la bibliothèque - endroit qui lui donnait la plupart du temps des boutons - pour entamer la tonne de devoirs qu'elle avait en retard. Joyeuse après-midi en perspective ! C'est donc pour cela que, son regard indifférent rivé sur cette phrase qu'elle relisait encore et encore depuis dix minutes, Janies soupira.

D'un geste désinvolte, elle secoua ses cheveux qui lui revenait dans les yeux et se gratta la joue. Baissant les yeux vers sa montre, elle sursauta en constatant que cela faisait déjà une heure qu'elle étudiait. Ou en tout cas, qu'elle donnait l'impression d'étudier. Car elle avait beau avoir avancé dans son manuel, tout ce qu'elle avait lut jusqu'à présent était rentré par une oreille et ressortie par l'autre. Ou plutôt, était rentré par un œil & ressortit par l'autre. Elle avait elle-même l'impression que sa lecture glissait sur elle sans vouloir s'imprimer dans son cerveau. Chez les gens normaux, c'était signe qu'une pause s'imposait, que le cerveau et la mémoire avaient besoin d'un moment de répit. Mais sans doute que Janies n'était pas quelqu'un de normal puisque chez elle, inutile d'avoir déjà produit un effort pour que la réaction s'en suive. D'un geste qui semblait machinal, la jeune fille passa ses doigts dans ses cheveux puis s'étira, baillant et frissonnant.

Cette suite de mimiques avaient apparemment totalement & définitivement désintéressé Janies de son cours de Métamorphose, car elle jeta un coup d'œil aux autres personnes qui lisaient, étudiaient ou discutaient à voix basse autour d'elle, comme elle en avait la manie. Elle ne remarqua aucun élève ou professeur avec qui elle aurait pu se distraire. Taper la discut' aux autres quand elle était censée travailler, c'était une des spécialités de la Gryffondor, qui n'avait aucune difficulté à trouver un prétexte pour s'arracher à ses devoirs. Elle croisa alors le regard d'un jeune garçon - élève de Serdaigle, d'après l'écusson brodé sur sa robe de sorcier - qui devait être en deuxième ou en troisième année, qui la dévisageait, l'air complètement hypnotisé. Elle retint un éclat de rire monumental grâce à un énorme effort de volonté. Cette expression donnait au garçon l'air un peu perdu. Toute distraction étant bonne à prendre, Janies lui offrit un sourire lumineux et battit des paupières à la manière des idiotes de pompom girls hyper populaires des feuilletons américains. L'air béat qui s'afficha sur le visage du garçon força Janies a plonger sous la table, faisant mine de ramasser sa plume, afin de pouvoir se bidonner à son aise.

Ce moment de joie ne fut, au grand damne de Janies, que de courte durée, car à peine deux minutes plus tard, elle était de nouveau affalée sur la table, le menton appuyé sur son poing et les yeux rivés sur cette immondice de phrase qu'elle ne parvenait pas à se rentrer dans le crâne. Elle resta immobile un moment, les sourcils froncés, avant de se redresser tellement brusquement que la fille aux cheveux roux flamboyants qui se tendait pour attraper un ouvrage sursauta. Elle recula bruyamment sa chaise, ce qui lui valut de nombreux courroucés, fourra parchemins, plumes et encriers dans son sac qu'elle mit en bandoulière et s'éloigna à grands pas légers de la table où elle s'ennuyait depuis une heure et dix-sept minutes. Elle semblait sur le point de s'envoler tellement quitter cet endroit terrifiant & pleins de bouquins d'école la ravissait. Pas qu'elle n'aimait pas la lecture, mais la bibliothèque, remplie de vieux volumes poussiéreux n'était pas vraiment le genre d'endroit qui contenait les livres qu'elle aimait; fantastique, SF.

Si bien qu'elle regardait à peine devant elle. Ce qui ne manqua pas de conséquences. Alors qu'elle esquissait un mouvement rotatif de la tête pour regarder sur sa gauche, elle braqua légèrement sur le côté, sans s'en apercevoir - allez savoir comment. Lorsqu'elle le sentit, elle retrouva brusquement ses esprits et n'eut pas le temps d'éviter le garçon massif et immensément grand qui arrivait en sens inverse. Elle le heurta de plein fouet et, sous le choc, fut propulsée en arrière. Elle lâcha son sac qui vola en l'air. Tandis qu'elle se cogna violemment contre une étagère, son sac atteignait déjà les volumes entreposés plus haut sur ladite étagère. Le résultat fut incroyablement démesuré. Lorsqu'elle leva les yeux, Janies eu la bonne idée de se jeter sur le côté - ce qui devait d'ailleurs être assez drôle à voir - pour éviter la gerbe de reliure de cuir et de pages qui s'en suivit. L'étagère, qui, nous sommes bien d'accord, était censée être cinq fois plus lourde et être deux fois plus grande que Janies, vacilla dangereusement. Dans un unique & dernier trésaut, elle déversa la totalité des livres qu'elle contenait vers l'avant, c'est-à-dire, sur la table posée devant. Janies eu juste le temps de voir que la table n'était pas inhabitée. En effet, elle hocqueta en apercevant l'homme à la tignasse foncée qui allait d'une seconde à l'autre être avalé sous les bouquins. Il y eu un vacarme assourdissant et un instant plus tard, l'étagère était totalement vide. Elle se releva d'un bond et écarquilla les yeux.

« Oh monsieur, s'exclama-t-elle, horrifiée. Pardon, je suis vraiment désolée ! Je ne vous avait pas vu ! Oh, m'sieur, ça va aller ? Vous êtes toujours vivant ? »

Janies se précipita près de son ancien professeur d'Histoire de la Magie, Monsieur McGregor, ensevelit sous la pile de livre.

Lorsque Monsieur McGregor avait tourné la tête vers Janies, il avait le regard courroucé. Mais lorsqu'il la reconnut, elle s'amusa de constater qu'un sourire amusé céda à la colère. Elle ne savait vraiment pas pourquoi tous les professeurs semblaient avoir de la sympathie pour elle, élève tout ce qu'il y avait de plus glandeur, qui faisait tout juste ses devoirs et qui chambardait en classe. Même le directeur l'appréciait, c'était pour dire !

« Maintenant, tu essayes de me tuer ? Ca ne te suffisais pas de me briser le cœur en ne venant plus en cours ? »

La réplique avait beau avoir été prononcé sur l'air de la plaisanterie, cela n'empêcha pas Janies de bredouiller une réponse incompréhensible et de rougir. Elle savait que son ancien professeur l'appréciait et qu'il avait été un peu déçu de ne plus l'avoir à ses cours. Mais Janies n'avait jamais aimé l'Histoire de la Magie et, dans un sens, elle se sentait soulagée de ne plus avoir à travailler dans cette matière. En effet, elle avait raté son examen de cinquième année, n'obtenant qu'un Piètre, ce qui voulait dire que même en le voulant, elle ne pouvait plus continuer le cours. Elle rougissait en repensant à ce qu'elle avait fait, la veille de son examen. Ou plutôt à ce qu'elle n'avait pas fait. Vous l'aurez deviné, c'est à peine si la jeune fille avait relut ses « notes » qui, en fin de compte, comportaient plus de petits dessins que de réelles notes sur le cours. Mais ça, elle ne lui aurait avoué pour rien au monde. Elle préférait garder cette réputation d'élève stupide.

Ne voulant pas laisser paraître son trouble, Janies se reprit. Elle afficha un sourire faussement désolé et éclata d'un rire frais ce qui lui valut à nouveau un regard désapprobateur de la bibliothécaire. Elle leva les yeux au ciel en la regardant, lorsqu'elle tourna les talons & que tous les élèves ayant subit l'avalanche de livres furent partis. Elle réfléchit une seconde et un quart avant de répliquer, d'une voix amusée qui, à son plus grand désespoir, tremblait encore légèrement lorsqu'elle prononça la première phrase.

« Vous briser le cœur, monsieur ? Je ne savais pas que vous m'aimiez autant ! Vous voulez un calin, pour vous consoler ? »

Janies avait conscience de parfois dépasser les limites du savoir-vivre et de la politesse envers ses professeurs, même si elle faisait tout de même en sorte de rester correcte, mais cette phrase-là lui avait échappée. Elle décida en un quart de seconde de ne pas s'en soucier, tan pis pour la réaction du professeur. Elle ne s'était pas rendue compte que son visage, en dépit de l'allure décontractée et amusée qu'elle avait prit quelques secondes plus tôt, semblait encore un peu soucieux.

« Tu n'as rien ? » demanda alors le professeur.

Janies médita cette question. Elle fit jouer ses doigts, ses chevilles et son cou, les faisant tourner dans tous les sens. Elle n'aurait pas été étonnée que son professeur éclate de rire; elle-même se trouvait stupide. Lorsqu'elle se fut assurée qu'elle n'avait aucuns dégâts à signaler, elle secoua la tête en signe de dénégation. Sans se départir de son éternelle et légendaire bonne humeur, elle sourit.

« Non, An.. Professeur McGregor, ça va ! J'ai tout juste eu le temps de jouer les ninjas et de me jeter héroïquement sur le côté ! » rigola-t-elle.

Janies avait faillit dire « Non, Antown » mais avait réussit à se reprendre à temps. L'obligation qu'infligeaient les professeurs aux élèves de toujours les appeler Professeur, Monsieur ou Madame, agaçait Janies. Et elle était sans doute la seule. Mais elle trouvait ça stupide. C'était comme les instituteurs qui interpellaient les élèves par leur nom de famille. McConaughey n'était, dans ce cas-là, pas toujours un nom facile, que les gens écorchaient rapidement.

« La prochaine fois, tu me sauveras en même temps. Bien que j'espère que ça ne se reproduira pas. »

À nouveau, Janies esquissa un sourire. Rien de drôle, certes. Juste une envie de montrer au monde sa bonne humeur, juste une envie de remonter le moral des personnes déprimées. Juste comme ça. Sans hésiter une seule seconde, elle hocha vivement la tête.

« Hmm.. D'accord, je n'ai pas envie que vous mourriez, vous êtes cool pour un prof, dit-elle d'une voix égale. Mieux que certaines vieilles poules de cette école » continua-t-elle en marmonnant, espérant que Monsieur McGregor ne l'ai pas entendu.

C'était du « M'as-tu vu ». Un peu. Mais comme Janies n'était pas du genre à lécher le c.. postérieur de ses professeurs, on lui pardonnait vite lorsqu'elle s'aventurait sur ce terrain. D'ailleurs, ce n'était pas vraiment volontaire. Étant quelqu'un de franc, elle n'hésitait jamais à dire ce qu'elle pensait. Ce qu'elle faisait. Envers et contre tout - & surtout malgré l'horrible & ennuyeuse matière qu'il enseignait - Janies aimait bien ce professeur. Enfin, elle l'aimait bien pour un professeur. Sans doutes auraient-ils été amis dans une autre vie. Si Janies avait eu l'âge de l'homme ou lui l'âge de Janies. Elle s'efforça à ne pas songer à cette inquiétante et particulièrement étrange pensée. À peine sortait-elle de ses tempêtes intérieures que son nouvel interlocuteur continuait.

« Qu'est-ce que Mademoiselle McConaughey fait-elle ici ? »

Sur ce coup-là, Janies grimaça. Un coup bas ! - bien qu'elle doit certainement être la seule à le voir en tant que tel. Elle haussa les épaules en affichant une moue mécontente. Ce qu'elle faisait ici ? Elle s'efforçait de travailler un minimum pour ne pas être recalée en fin d'année. Cette idée la fit frissonner; seuls les véritables bouses de dragon pourries doublaient en fin d'année. Comme son frère, le doué, l'intelligent Thimoté, était introuvable, elle en était résolue à tenter d'étudier. & les profs semblaient être tellement heureux de cette résolution tacite & dont ils n'avaient même pas conscience, qu'ils avaient donné à la classe de la jeune fille des tonnes & des tonnes de devoirs.

« J'essayais de commencer mes devoirs. Mais bon, le résultat n'est pas très brillant.. Ça refuser de rentrer là-dedans. »

Elle désigna son crâne avec un air tellement triste qu'elle faillit éclater elle-même en de rire. Elle ne se voyait pas mais ne s'imaginait que trop bien avec son petit air de chien battu sur le visage. De ce qu'elle voulait faire passer pour de la fausse résignation, elle soupira et haussa les épaules.

« Je ne suis vraiment pas faite pour les études ! constata-t-elle, l'air presque heureuse. Mais il faudra bien que je m'y mette, j'ai des tonnes de devoirs en retard et on est encore qu'en septembre, vous vous rendez compte ? »

Maintenant qu'elle le clamait tout haut, cette vérité l'horrifia. Elle avait beau ne pas aimer étudier & ne pas s'embêter de trop avec le stress que procurait les cours, elle avait toujours fait ce qu'il fallait pour rester à niveau. Son frère l'aidait volontiers quand elle avait des difficultés mais Janies n'était pas une fille stupide et, étonnement, elle se débrouillait encore assez bien en cours. C'était ce que les profs ne cessaient de lui répéter en retenue : « Intelligente mais pas du tout sérieuse ! Si elle s'y mettait sérieusement, elle serait une très bonne élève. & attention à ne pas confondre humour et insolence. » Mais oui, c'est ça, bien sûr; cause toujours, tu m'intéresse !

Alors, tout seul, son sourire habituel se transforma en rictus moqueur. Elle se gratta la joue, plissa le nez, bailla, se racla la gorge et passa les doigts dans ses cheveux. La suite de mimiques terminée, elle éclata d'un rire auto dérisoire.

« Voilà que je met à raconter ma vie à un professeur ! s'esclaffa-t-elle joyeusement. Et vous, m'sieur, qu'est-ce que vous faites là ? Vous vous êtes réveillé ce matin en vous disant qu'une expérience incroyablement drôle vous attendait à la bibliothèque ? »

Janies ne comptait plus le nombre de fois où elle devenait indiscrète sans s'en rendre compte. Malheureusement, trop tard pour rectifier le tir, elle avait lâcher l'impolitesse et n'aurait pas été surprise que le professeur la rabroue, bien qu'elle ne le connaissait pas comme cela.

Au fur et à mesure que Janies parlait, elle entendit, en bruit de fond, le professeur éclater de rire devant son air triste. Elle s'en était douté, n'importe qui - elle y comprit - aurait réagit de la même façon. Elle savait que ce n'était pas un rire mesquin ou moqueur & quant bien même ça l'aurait été, elle ne l'aurait sûrement pas mal prit. Elle n'était pas du genre à se vexer facilement & prenait souvent les critiques à la rigolade et lorsque, dans le cas contraire, elle faisait en sorte de rabattre le caquet de la personne en la blessant encore plus. De ce côté-là, la rouge & or était très « Œil pour œil, dent pour dent. » Bien qu'on lui ai souvent répété qu'un coup d'un camp n'autorisait pas un coup dans l'autre camp.

Elle ne fit pas vraiment attention aux sourires que son professeur adressait à tout le monde - le bibliothécaire, elle-même. Il semblait avoir l'habitude de toujours sourire à tout le monde. Du coup, elle ne prit pas la peine de lui rendre un étirement positif de lèvres. Elle ne soucia même pas de comment il prendrait se mutisme gestuel. Lorsqu'elle s'exclama raconter sa vie à ses professeurs, elle avait grimacé mentalement. Elle détestait ça, raconter sa vie, habituellement. Elle n'avait besoin et ne voulait de l'aide de personne pour la mener à bien, et surtout pas de celle d'un professeur, aussi sympathique soit-il ! Les seules personnes à qui elle se confiait librement étaient Thimoté, sa personne préférée au monde, et Eli, élève de cinquième année à Serdaigle avec qui elle avait noué un fort lien d'amitié, il y a quatre ans de cela.

« Penses-tu vraiment que j'ai des dons de prémonition ? Incroyablement drôle n'est pas l'expression que je choisirait. Je dirais plutôt incroyablement douloureuse. Et pas que pour moi. »

Janies dut se retenir de lever les yeux aux ciel. Ce n'était pas tout à fait ça qu'elle entendait par là mais c'était sans importance. Des dons de prémonition... N'importe quoi ! Personne n'a des dons prémonitions, ça n'existe pas ! C'est d'ailleurs pour cela qu'elle n'avait pas prit la Divination - rien que le nom lui donnait envie de hurler de rire - comme option, en troisième année. Le troisième œil, le futur, tout ça, c'était vraiment stupide & immature. Autant elle avait l'esprit ouvert pour tout le reste, autant elle se moquait complètement de la prétendue clairvoyance. Elle ne montra rien de ce qu'elle pensait & se contenta d'éclater d'un petit rire malicieux. Elle haussa les épaules d'un geste léger & sans conséquences.

« Je ne crois rien, professeur, souffla la jeune fille. Et c'était de l'ironie. »

C'était vrai; elle ne croyait rien, elle avait lâché comme ça, c'est tout. C'était vrai; elle n'était pas sérieuse, elle maniait le sarcasme, c'est tout. Le fait que le professeur ne le voie pas immédiatement comme ça l'étonna vaguement mais elle ne s'en formalisa pas. Il était libre d'interpréter chacune de ses paroles comme bon lui semblait, elle espérait seulement qu'il ne penserait pas, à un moment ou à un autre, à quelque chose qui pourrait être gênant.

À nouveau, il tourna la tête vers la bibliothécaire. Janies eu toutes les peines du monde a ne pas laisser échapper un rire moqueur; ils couchaient ensemble en cachette ou quoi ? Cette perspective la laissa dubitative. Elle était pourtant certaine que ce ne fût pas le cas, étant donné qu'elle était intimement convaincue depuis pas mal de temps que son ancien professeur d'Histoire de la Magie entretenait avec Mlle McStow, son professeur de Défense Contre les Forces du Mal, une relation secrète passionnée et fougueuse (haha !) - idée beaucoup plus amusante.

Lorsqu'il la tira dans le couloir, pour ne plus déranger son amie la bibliothécaire, Janies se laissa docilement faire. Elle était perdue dans ses pensées, dans lesquelles elle tentait d'estimer le nombre de chances sur cent que les deux professeurs soient plus que des collègues de bureau. Elle leva les yeux vers le professeur McGregor, quand elle sentit qu'elle n'était plus en mouvement. Il avait les bras croisés et la toisait. Elle lui lança un regard suspicieux et interrogateur, craignant la prochaine réplique de l'homme, qui ne tarda pas à arriver.

« Est-ce que tu comptes retourner dans la bibliothèque ? Juste que je sache si je dois me protéger, la prochaine fois que je viens... »

La Gryffondor grogna et se renfrogna légèrement. Il ne pensait pas à mal et de ce fait, elle ne s'était pas offensée - comme déjà dit, il en fallait beaucoup pour la blesser. Elle fit mine de réfléchir, laissant un sourire carnassier se dessiner sur ses lèvres roses. Bien sûr, elle connaissait déjà la réponse à cette question, elle fut évidente. Après quelques secondes de pseudo-réflexion, elle simula un affaissement de ses épaules et soupira.

« J'ai bien peur que non ! Je n'aime pas ça et aujourd'hui, c'était une visite exceptionnelle : j'ai décidé de réduire mon quota de retenue à vingt par semaine. »

Humour, évidemment.

« D'habitude, je demande de l'aide à mon frangin, pour mes devoirs mais il est introuvable. Il doit être entrain de roucouler avec une fille dans un coin ou entrain de traîner quelque part avec Yaân. »