« Forget the name - Play the game . »

A rgghhh -_- Le réveil, le matin, quelle horreur. Andrew Von de Shaw se trouvait enroulé dans les draps de son appartement. Blancs, la couleur pure à ses yeux et reflétant parfaitement le soleil. Cette boule qui était en train de se lever dans le ciel et qui venait de le tirer de son sommeil. Chose surprenante, le nouveau directeur dormait avec les volets ouverts. Il y a bien évidemment plusieurs raisons à ceci. La première est un rêve réalisable : s'endormir avec un ciel étoilé, l’emmenant dans cette beauté naturelle (de son balcon la vue était grandiose). La deuxième se trouvait être pratique : cela permettait de se réveiller en douceur avec un beau paysage et une lumière splendide, annonçant une journée chaleureuse. Certes, les jours de pluie et de brume sont une autre histoire. Le jeune homme (car à trente-cinq ans et vu son physique on peut se considérer encore comme jeune) se leva doucement, sans trop de gestes brusques comme il en avait l'habitude. Il dormait avec un simple boxer, vous ne pouvez pas vous imaginer la chaleur de la pièce et des couvertures. Quand l'hiver arrive, un tee-shirt vient se rajouter à l'ensemble, mais cela n'a pas d'importance. Andrew se plaisait dans cette chambre, Poudlard en général l'avait toujours charmé, mais il fallait avouer que ce nouvel habitat était plus confortable que son ancien en tant qu'enseignant. La taille de la chambre avait des dimensions deux fois plus grandes. Un lit pouvant contenir deux personnes, un matelas plus aisé, une longue baie vitrée, un balcon, des décorations et des meubles pour le rangement. La barbe comme dirait Merlin, ou plutôt le pied comme le diraient les moldus. La pièce se trouvait être parfaitement rangée, hormis les vêtements de la veille qui traînaient sur une chaise. Le directeur possédait un caractère maniaque et de propreté absolue. Son lit se trouva donc impeccable en deux secondes (à la main et non à la magie bien entendu) et son jean's et sweet furent enfilés. L'horloge sonna huit heures lorsque l'aigle pivotant du bureau laissa sortir son propriétaire.

L'ancien jaune et noir traversa la distance qui le séparait de la salle de bains des professeurs. Douche matinale se devait d'avoir lieu. Dix minutes suffirent pour se rafraîchir, beau et propre comme une licorne, ou plutôt comme un camion selon nos amis moldus (décidemment ils sont partout). Directement, Mr Von de Shaw se dirigea vers la plus grande salle du château, là ou se tenait le petit déjeuner. L'endroit commençait à se remplir abondamment, aucun cours aujourd'hui mais sûrement le début des devoirs, l’année commencée forte. Le directeur salua quelques élèves avant de rejoindre sa table ou ses amis proches étaient absents. Il discuta donc avec l'infirmière sur les restrictions médicales demandées par le ministère, tout en se servant des petits pains à la marmelade et buvant son verre de jus de citrouille comme il aimait. La gazette attendrait bien la pose du midi. Un bon paquet de travail l'attendait sur son bureau, il prit donc congé de sa collègue et partit se mettre à la tâche.

Il n'y avait plus de parchemins à corriger, ni de cours à préparer, ni même de retenue à surveiller maintenant. Non, passer de professeur à directeur dans l’école de sorcellerie, sauter d'une hiérarchie était un vrai bouleversement, un grand changement. Andrew ne s'était pas encore tout à fait habituer à ses nouvelles besognes, cela ne faisait qu'une semaine qu'il était à ce poste, mais ça lui plaisait beaucoup, même si l'enseignement lui manquait déjà. Il était en train de rediger une lettre adressée à un ami du département de la coopération internationale magique lorsqu'on toqua à la porte. Un peu surpris, mais sans plus d’étonnement, il lança de sa voix forte, sage et amicale. " – Entrez " Sur l’invitation, la porte s'ouvrit laissant place à … Mademoiselle McStow, professeur de Défenses Contre les Forces du Mal, directrice des Serpentards mais aussi grande amie. La voir lui faisait plaisir, il n'avait pas eu vraiment le temps de parler avec elle ces derniers jours à vrai dire. Cependant, il haussa les sourcils quelques instants, la tenue de son interlocutrice était magnifique mais provocatrice et assez mal placée dans un contexte éducatif. C'est donc avec un ton aimable et chaleureux, avec une pointe d'humour qu'il prit la parole. " – Oh c'est vous Lily, comment allez-vous aujourd'hui? C'est la première fois que vous venez dans mon bureau mais ce sera la dernière si les portraits sont aussi charmés par votre présence." Un sourire apparut sur ses lèvres avant de laisser place à un petit rire des plus plaisants. Un clin d'œil s'échappa ensuite de son visage avant de continuer d’une voix mélodieuse. " – Que me vaut l’honneur de votre visite ?"

Q uelle élégance portée cette femme, prenant soin de chaque partie de son corps. Allant du maquillage à ses vêtements, voir même à sa ligne, tout était entretenu parfaitement. Mlle McStow faisait tomber de leurs chaises la moitié des passants, mais il était tout de même étonnant de la savoir encore sans compagnon malgré son âge. La jeune dame avait un style bien à elle et qui plaisait à n’importe qui, la mettant en valeur plus qu’autre chose. Petite elle l’était, dans les environs d’un mètre cinquante mais cela faisait partie de son physique et lui donnait un certain charme. Oui, Lily McStow était sans aucun doute la représentante féminine et la beauté du château, mais attention, cette qualité offerte par Dieu ne fait pas tout. Certes elle a son importance mais n’est pas si primordiale que ça. « Il n’existe pas de beauté frappante qui ne possède quelque étrangeté de proportion » disait Francis Bacon.

Hormis l’apparence, il faut creuser un peu plus loin pour connaître celle qui enseigne les Défenses Contre les Forces du Mal. Intelligente très, courageuse aussi et même optimiste et persévérante. Manipulatrice pour certaines occasions, parfois agaçante. Personne n’est parfait et il faut de tout pour faire un monde. Têtue et miss obtenant tout ce qu’elle désire sont deux traits de sa personnalité. C’est pour ces qualités et ces défauts que Andrew apprécie sa collègue. Bien qu’il le refuse, il est attiré par cette dernière, mais sans aller plus loin. Amis proches, confiance mutuelle, alliés, complicité les lient, mais qu’adviendra-t-il de l’avenir ?

Le gilet qui venait d’apparaître donnait à la tenue un look beaucoup plus acceptable, bien que toujours charmant (ce qui n’était pas à plaindre). La directrice des vipères paraissait gênée, mais ce sentiment disparut vite lorsqu’elle prit la parole pour un bon petit récit. « - Oh, bien le bonjour, Monsieur le Directeur. » Il lui avait déjà répété une bonne dizaine de fois de ne pas l’appeler ainsi, mais bon, un signe de politesse ne se refuse pas, il lui lança donc un nouveau sourire craquant avant de continuer à l’écouter. « - Excusez-moi d'être si peu habillée mais j'étais censée rester dans mes appartements à corriger les différents devoirs, vous savez ce que c'est ! Et donc, je m'étais habillée un peu plus... relax, comme on dit. Enfin, soit. » Elle enfila son pull, sourit à son tour et termina par son petit rire attachant. « - Veuillez m'excuser, ce n'était pas mon but de séduire vos tableaux !» « - Ils n’ont pas été les seuls. » La phrase était partie toute seule, se rendant compte de sa gaffe, l’ancien jaune et noir regarda le portrait de l’ancien directeur quelques secondes avant de reposer son regard sur son interlocutrice. Il sourit de nouveau. Il fallait dire que les sourires s’enchaînaient, comme si les deux adultes ne trouvaient que ça comme réponses. Mais le plus sérieux restait à venir …

Andrew sentait qu’il y avait quelque chose d’important la derrière et cela se confirma par le mal l’aise et le comportement de l’enseignante puis par la lettre qui arriva sur son bureau. Il ne l’ouvrit pas tout de suite, il écouta simplement et attentivement sa collègue. « - Ecoutez, Andrew... J'ai reçu une lettre, il y a quelques jours, du Ministre de la Magie, que je n'ai ouverte qu'aujourd'hui, malheureusement. Je vais vous dire en gros ce que contenait la missive : le Ministre veut me confier une mission. Dans le sud de l'Angleterre, des meurtres inexpliqués -pour les Moldus, tout du moins- se produisent ou des personnes ayant perdues leurs âmes sont retrouvées chez eux et toutes ces personnes sont des Moldus, il n'y a aucun sorcier, mais il n'y a aucun doute que ces actes maléfiques sont fait par des personnes adeptes de la Magie Noire ou même par des Detraqueurs...Les Aurors sont tous occupés et il ne veut pas confier le travail à des personnes débutantes... Il m'a donc demandé de m'y rendre et de tenter d'éclairer l'affaire... Je... Je voudrais vous demander l'accord de pouvoir partir deux jours par semaine -des jours choisit par vos soins, bien entendu - pour pouvoir répondre aux besoins du Ministère... » Ouahhh, c’était donc ça. La jeune femme reprit son souffle et commença légèrement à rougir. Elle attendait sûrement une réponse positive, mais ce n’était pas si simple.

« - Oh je vois. » Mister Von de Shaw avait pris un air beaucoup plus sérieux. Il était en pleine réflexion, le regard perdu, partagé entre deux sentiments. De la joie pour son amie et de la colère pour le ministre. Ce dernier qui lui demandait sans cesse des conseils, voilà qu’il venait de lui mettre un couteau dans le dos. L’ancien blaireau le reconnaissait lui-même, à l’époque il avait vanté les capacités de Lily pour la faire rentrer dans le ministère et non à Poudlard, mais c’était il y a quatre ans ! Il avait complètement changé d’avis sur elle maintenant, c’était une proche et quelqu’un d’important à ses yeux. Comment osait-il lui envoyer ce papier et cette demande sans même le consulter. Le poufsouffle se leva, il avait été tout ce temps assis alors que la verte et argent se trouvait debout en face de lui. Il s’arrêta à ses côtés, à quelques centimètres à peine, il lui prit les épaules, jetant son regard marron dans celui de sa camarade. Il avait un visage beaucoup plus sérieux et sage qu’au début de la conversation, ce qui montrait que ce sujet ne le laissait pas indifférent. Il savait les conséquences futures et proches de ses paroles, mais il le devait, c’était son rôle. « - Ecoute Lily, ne m’en veut pas, mais je ne peux pas accepter ta demande. Pour plusieurs raisons. D’abord car en tant que professeur d’une matière principale et importante, mais aussi en tant que directrice d’une maison, ton emploi du temps ne te permet pas de partir deux jours par semaine. Un enseignant comme toi se doit d’être présent à 90% dans le château tout au long de l’année. Ensuite Poudlard a besoin de toi, tu as ta place ici, tu ne peux pas partir comme ça, nous avons besoin de toi, j’ai besoin de toi » Il marqua une pause, arrivant à lui glisser un sourire rayonnant, avant de poursuivre plus sérieusement.

« - Je sais que c’est quelque chose d’inouïe pour toi, un rêve, une énorme chance. Je suis aussi passé par là, le choix entre Ministère et renommé ou Poudlard et enseignement. Comme tu vois, j’ai fait mon choix, et je ne le regretterais pour rien au monde. C’est à toi de faire le tien maintenant, tu prendras la bonne décision j’en suis sûr. Sache que je serai toujours là pour toi. Tu peux t’énerver ou me taper dessus si tu as envie après ce que je viens de dire, mais je suis sûr que tu comprendras.» Il termina par un petit clin d’œil, avant de se dégager et d’allez se poser devant la fenêtre, admirant le paysage. Il attendait sa réaction, il se demandait d’ailleurs comment elle serait. Il ne savait pas pourquoi, quelques mots lui échappèrent alors qu’il tournait le dos à son amie. « - Le Ministère a toujours voulu contrer Poudlard, montrer qu’il possède les meilleurs membres. Nous devons coopérer avec lui, l’aider quand il en a besoin. C’est ce que je fais souvent, comme tu pourras le faire maintenant. Tu pourras remplir les missions qu’il te demande, tant que cela ne bouleverse pas le fonctionnement de notre école. Et puis seul, bien que tu sois époustouflante en duel, tu seras en danger permanent et je ne veux pas que tu coures ce risque, j’essayerai donc de t’accompagner. Deux jours par semaine sont cependant impossibles, j’en suis navré, mais comme beaucoup de choses dans la vie, il faut faire des sacrifices. » Il se retourna et la regarda, l’admira même, avant de laisser planer un silence pesant.